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Chambre de chimiothérapie

Publié dans Cancérologie digestive et gynécologique

I. Introduction

Une chambre implantable est aussi appelée PAC, chambre de chimiothérapie, site implantable ou « dispositif intraveineux pour perfusion avec réservoir sous-cutané ».
Le terme chambre de chimiothérapie n'est pas très adapté puisque ce matériel peut servir à passer en perfusion tous les médicaments et d'autres produits (dérivés sanguins, alimentation artificielle) et pas seulement la chimiothérapie.
La chambre en elle-même comporte le réservoir, avec sa membrane translucide permettant l'introduction de l'aiguille à travers la peau, et le cathéter, dont l’une des extrémités est reliée au réservoir alors que l'autre est placée dans la veine cave supérieure, tout près du cœur. Seule des aiguilles particulières, appelées aiguilles de Huber, doivent être utilisées pour piquer dans la chambre, afin de ne pas abîmer la membrane translucide.
Nous essayons de poser la chambre dans la grande majorité des cas au niveau de la veine jugulaire interne droite au niveau du cou. La voie utilisant la veine sous-clavière est évitée dans la mesure du possible, car elle expose à des risques et complications propres.

II. L'intérêt de ce matériel 

est que le produit perfusé arrive directement dans une veine de gros calibre. Tous les produits, qu'ils soient épais, toxiques ou douloureux en perfusion sur une veine périphérique (p.ex. du bras) peuvent donc être passés sans problème dans une chambre implantable. De plus, pour les personnes ayant des veines fragiles, il n'y a plus de problèmes de « veines qui claquent ». La chambre est mise en place au cours d'une courte intervention chirurgicale.

En quoi consiste l’intervention ?

La pose d'une chambre implantable est une intervention chirurgicale qui se fait au bloc opératoire en milieu aseptique. Elle se pratique sous anesthésie locale ou générale. L'avantage d'une anesthésie locale est que vous pouvez manger le matin de l'intervention et repartir rapidement après celle-ci. L’anesthésie locale nécessite une bonne communication entre patient et chirurgien. Il est important de signaler au chirurgien les zones éventuellement douloureuses. L’anesthésie locale n’abolit pas le sens du toucher mais supprime les sensations douloureuses.

Quels sont les bénéfices et les risques ?

Le risque vital est exceptionnel. Il en est de même des complications immédiates. Les seuls risques sont une ponction artérielle à la place d’une ponction veineuse, et l’éventuelle blessure du poumon ou de la plèvre lorsque l’on utilise la voie sous-clavière. Cela peut créer un pneumothorax qui peut nécessiter un drainage chirurgical et une hospitalisation prolongée mais n’entraîne qu’exceptionnellement un risque vital.
Des complications postopératoires précoces sont possibles. L’infection immédiate est rare, mais la mise en place d'un matériel non résorbable dans l'organisme est un facteur de risque d'infection. Celle-ci peut survenir suite à une ponction ou une perfusion qui toujours être faites avec du matériel et des gants stériles à usage unique, un bonnet et un masque sur le patient comme sur l'infirmière.
Un hématome est possible, surtout si vous êtes traité par anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires.
Plus tard peut survenir une « thrombose veineuse profonde », une phlébite plus ou moins étendue au membre supérieur. Une ou plusieurs veines se bouchent en raison de la présence de ce corps étranger qu'est le cathéter. Vous ressentirez une douleur et/ou un gonflement du bras et il faudra vous traiter par anticoagulants, et parfois enlever la chambre implantable. 
Deux autres complications sont possibles : l’infection de la chambre, qui peut survenir même à distance de la pose et qui justifie donc une consultation immédiate avec votre médecin en cas de fièvre et de frissons ; d’autre part, l’amincissement du couvercle cutané qui recouvre la chambre et qui peut parfois aboutir à une « mise à nu » de la chambre. Celle-ci doit alors être retirée dans les meilleurs délais pour éviter une surinfection du cathéter et une septicémie.
La décision d’ablation de la chambre est prise conjointement entre l’oncologue et le chirurgien.

Quelles sont les suites opératoires ?

Dans la grande majorité des cas, il s’agit d’une intervention en chirurgie ambulatoire.
Vous passerez, avant de quitter l’HPE, une radiographie du thorax qui contrôlera le bon emplacement du matériel et l'absence de complication immédiate.

Vous rentrez à domicile le jour même à moins que votre traitement ne débute immédiatement. Il vous est remis une ordonnance d'antalgiques simples sauf si vous êtes déjà sous traitement anti-douleur pour votre maladie; les douleurs liées à la pose de la chambre implantable sont modérées, pendant quarante-huit heures. 
Les fils posés sur la peau sont le plus souvent des fils résorbables qui ne nécessitent pas d'être enlevés. Dans le cas contraire, il vous sera remis une ordonnance pour leur ablation une dizaine de jours plus tard.
Il restera sur votre thorax une « bosse » signalant l'emplacement de la chambre et une petite cicatrice, qui ne devra pas être mise au soleil la première année afin de se faire la plus discrète possible.