Imprimer

Dérivation bilio-pancréatique avec duodenal switch

Publié dans Obésité

Dérivation bilio-pancréatique avec duodenal switch

Technique restrictive et malabsorptive : cette technique complexe permet de limiter la quantité d’aliments ingérés et l’assimilation de ces aliments par l’intestin.
La taille de l’estomac  est réduite par gastrectomie et l’intestin grêle divisé en deux parties .
L’estomac est raccordé à la partie servant à véhiculer les aliments jusqu’au gros intestin.
La partie, qui sert à transporter les sécrétions digestives du foie et du pancréas, est raccordée à la fin de l’intestin grêle . Ainsi, les aliments ne sont digérés par les sucs digestifs et assimilés que sur une courte portion de l’intestin grêle de 100cm  avant la  terminaison de celui-ci : c’est « l’anse commune » ;
l’essentiel des aliments passent directement dans le gros intestin sans être absorbés.
Cette technique est réservée aux patients avec IMC ≥ 50 kg/m2 et/ou après échec d’une autre technique. Elle doit être pratiquée par une équipe spécialisée dans sa réalisation.
La perte de poids attendue est de l’ordre de 75 à 80 % de l’excès de poids, ce qui correspond à une perte de poids d’environ 60 à 65 kg. Le recul sur ces résultats est de 25 ans.
La durée de l'intervention est de 4 à 5 heures, la durée de l'hospitalisation est de 8 à 10 jours, la mortalité est de 1 %.
Le risque de complication est estimé à 10-13% :

•    risque important de carences nutritionnelles (en protéines et en vitamines) ;
•    risque important de malabsorption de médicaments ; La malabsorption induite par l’opération nécéssite la prise de vitamines ad vitam : vitamines A, B9, B12, D et oligo-éléments : Calcium, Fer. Le plus souvent cela représente 4 comprimés par jour. Les posologies sont adaptées en fonction du bilan sanguin réalisé tous les 3 mois la 1ère année qui suit l’opération , tous les 4 à 6 mois la 2ème année et tous les 6 mois à 1 an ensuite.
•    complications fonctionnelles : diarrhée, selles malodorantes ;
•    complications chirurgicales : ulcère, fuites ou rétrécissement au niveau de la jonction entre l’estomac et l’intestin, hémorragies, occlusion de l’intestin.


Ces techniques sont réalisées au Centre Hospitalier avec actuellement une  tendance à privilégier la gastrectomie en manchon ("Sleeve" gastrectomie) , le by-pass et depuis peu  mini by-pass .

Ces techniques doivent être réalisées à bon escient en fonction de chaque patient. Chacune comporte des risques (y compris un risque de mortalité) et le patient doit être prêt, déterminé, et doit avoir suivi toutes les recommandations de l'équipe pluridisciplinaire

Résultats des différentes techniques en 2010 

Anneau gastrique Dérivation bilio-pancréatique avec duodenal switch Risque mineur, perte de 40 à 60% de l'excès de poids, risque de DC de 1/1000, complications tardives, ajustable, réversible, comprend du matériel implantable, court séjour a l'hôpital, arrêt de travail de 15 jours, technique utilisée depuis 1991.
Gastrectomie en manchon (Sleeve gastrectomy) Risque moyen, perte de 50 à 60% de l'excès de poids, risque de DC de 1/500, complications précoces, pas ajustable, non réversible, pas de matériel implantable, court séjour à l'hôpital, arrêt de travail de 15 jours, technique utilisée depuis 2000.
By-pass gastrique Risque plus important, perte de 50 à 70% de l'excès de poids, risque de DC de 1/100, complications précoces ou tardives, non ajustable, non réversible (sauf mini by pass), pas de matériel implantable, séjour à l'hôpital de 3 à 5 jours, arrêt de travail de 1 mois, technique utilisée depuis les années 60.