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Kyste sacro coccygien

Publié dans Chirurgie viscérale et digestive

Introduction

Les kystes sacro-coccygiens sont des affections très fréquentes et bénignes, observées chez des sujets jeunes, vers l’âge de 20 ans. Cela concerne plus souvent les garçons que les filles.
Il se manifeste par une tuméfaction rouge et inflammatoire qui se constitue au niveau du trajet de migration du ou des poils. Celle-ci laisse tôt ou tard sourdre un liquide infecté de façon souvent
intermittente, favorisant une suppuration (ou inflammation) chronique. L’infection peut être plus brutale et se manifester par un abcès.  Les patients consultent le plus souvent pour un abcès apparaissant au sommet du pli inter-fessier, douloureux et rendant la position assise difficile voire impossible.

Le diagnostic est fait en constatant l’existence au sommet du pli fessier d’un ou plusieurs petits orifices qui ressemblent à des pores dilatés de la peau. Parfois, il existe une petite touffe de poils émergeant par l’un des orifices.

Enfin, dans certains cas, peuvent exister des petites indurations rouges et douloureuses, qui correspondent à des abcès, et qui apparaissent au dessus du pli fessier, au niveau du sacrum.

Le traitement des kystes sacro-coccygien est  chirurgical.
 Les kystes sacro-coccygiens ou sinus pilonidaux sacro-coccygiens sont des affections dont l’origine est assez mal connue. Il pourrait s’agir, soit d’affection congénitale, soit d’affection acquise par défaut de la pousse des poils ou par des traumatismes minimes mais répétés de la région du sacrum.

Le traitement a deux objectifs :

  • Supprimer cette inflammation ou suppuration. Ceci nécessite l’excision ou ablation des tissus inflammatoires, infectés au contact des  poils se comportant comme des corps étrangers.
  • Empêcher la ré entrée des poils sous la peau et donc la rechute (récidive), par la l’ablation du ou des orifices (fossette d’entrée).

 

Kyste sacro coccygien abcédé

Il consiste à inciser largement la peau au niveau du sillon interfessier et à exciser largement tous les tissus infectés et pathologiques.
La cavité de l'abcès est laissée ouverte avec mise en place d'une mèche d'Algosteril a changer tous les jours. L'intervention dure en moyenne une demi heure. Après son réveil le patient est perfusé pendant 24h pour les calmants et parfois les antibiotiques. Localement la plaie suinte et peut saignée surtout pendant les deux premiers jours. L'alimentation est reprise dès le réveil complet du patient le soir même de l'opération.


Suites opératoires

  • Dès le lendemain on conseille au patient de se lever dans la mesure ou il n'a pas trop mal pour permettre une reprise du transit plus rapide. La perfusion est retirée et les calmants sont donnés par la bouche.
  • Localement, pour que la cicatrisation se fasse vite sans récidive, nous préconisons l'utilisation de la douchette et le lavage a l'eau tiède avant le changement de la mèche et après chaque selle.
  • Le premier pansement avec changement de mêche algosteril est fait le surlendemain de l'intervention soit a l'hôpital soit a domicile si le patient est sorti.(entre J+1 et J+3).
  • La plaie est laissée ouverte et des pansements réguliers permettent d’obtenir le comblement et la couverture cutanée.
    La cicatrice deviendra secondairement linéaire et fibreuse empêchant la ré entrée des poils.


Sortie

La sortie est possible dès que la douleur a cédé, que la plaie est propre et non inflammatoire et que les soins peuvent être pris en charge efficacement a domicile par une équipe infirmière de ville.
Un rendez vous précoce (dans les 15 jours suivants la sortie) avec le chirurgien est utile pour suivre la cicatrisation de la plaie. Une alimentation enrichie améliorera la qualité de la récupération et la cicatrisation elle-même.


Kyste sacro coccygien (fermé)

Technique

Cette technique n'est possible que si le kyste du sillon interfessier n'est pas infecté. la préparation cutanée consiste en la réalisation d'une douche la veille et le matin de l'opération.

L'opération consiste en une résection de tout le tissu pathologique. L'incision est plus limitée en raison du caractère non inflammatoire de la zone. La cicatrisation définitive est plus rapide.

Le chirurgien met en général un drain qui permet d'éviter la formation d'une nouvelle collection sous la peau qui pourrait s'infecter.


Suites

A son retour du bloc opératoire, le patient a une perfusion essentiellement pour les antalgiques (antidouleurs). Il va pouvoir s'alimenter dès son retour dans le service. Un lever précoce est conseillé pour minimiser les risques de phlébite . Le drain est enlevé a J2 ou J3 en fonction de la quantité de liquide retirer de la plaie.

Le patient quitte le service à J4 ou J5 avec une prescription de soins infirmiers à domicile et une ordonnance d'antalgiques.

L'infirmière a domicile surveille la bonne évolution de la cicatrisation. Le patient reverra le chirurgien un mois après.
L'ablation des fils est faite à domicile par l'infirmière vers le 12 ème jour post opératoire.


Incidents et complications

  • Hémorragie (surtout les premiers jours et sans gravité)
  • Réouverture de la plaie (fréquent mais sans gravité)
  • Retard de cicatrisation
  • Récidive à distance


Les complications possibles mais rares d’une mise à plat d’un kyste sacro-coccygien?   

Certaines complications peuvent survenir pendant l’intervention :

  • Réaction à l’anesthésie. Le risque peut être dû aux antécédents cardiaques, pulmonaires, voire même des réactions allergiques aux produits anesthésiques.
  • Un saignement durant l’intervention nécessitant un arrêt de celui-ci par une hémostase adéquate.

D’autres complications peuvent survenir après l’intervention :

  • Une hémorragie secondaire impliquant parfois un geste chirurgical et la nécessité de rendormir le patient. Ces saignements peuvent survenir précocement ou 1 semaine plus tard (saignements sur chute d’escarre).
  • Récidive du kyste sacro-coccygien : Il n’est pas rare que la pathologie sacro coccygienne récidive, malgré des excisions importantes.


Conseils postopératoires :

Les pansements à base d’hydro fibres ou d’hydro choloïdes sont renouvelés toutes les 24 ou 48 heures par une infirmière à domicile.

La plaie est nettoyée au sérum physiologique. On évite les antiseptiques qui risquent de sélectionner des germes, en détruisant l’écho système local.  

Ces pansements non douloureux autorisent une reprise d’activité dès la fin du bourgeonnement. Il vous sera donc prescrit un arrêt de travail de 15 jours.  

Le résultat doit être une cicatrice quasi linéaire  rosée, puis blanchâtre, un peu plus fibreuse et plus résistante que le sillon d’origine, plane et régulière.  Elle est en générale obtenue entre la 6ème semaine et le 4ème mois.  La reprise d’une vie normale est donc envisageable.  En effet, le pansement et la plaie ne se trouvant pas au niveau d’un point d’appui, vous pourrez aisément marcher et vous asseoir en vous tenant cambrée, ceci dans le but d’éviter toute compression sur la plaie pouvant être douloureuse.  

Il vous est conseillé d’attendre un mois avant de reprendre une activité sportive. Eviter tout sport pouvant entraîner des chocs directs au niveau de la cicatrice. En ce concerne votre hygiène corporelle, nous vous conseillons de prendre une douche, juste avant le passage de l’infirmière qui effectuera le pansement quotidien