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Le déroulement de l'intervention et post intervention

Publié dans Obésité

La préparation

Cette phase de préparation est indispensable et nécessite un véritable engagement de votre part. Durant plusieurs mois, vous allez rencontrer différents professionnels, membres d’une équipe pluridisciplinaire:
chirurgien,
 
- nutritionniste, endocrinologue : pour un examen clinique et bilan biologique complet , diabète, thyroïde, surrénale, maladie du foie, de recherche de carences en fer, oligoéléments, et vitamines ; et instituer une correction si nécessaire,
 
- diététicienne pour décoder le mode alimentaire du patient, corriger, équilibrer, déculpabiliser, et instituer une ration fractionnée suffisamment protéinée, ainsi qu’une hygiène de vie avec activité physique, lors de 4 à 6 consultations,
 
- anesthésiste, avec évaluation des risques thrombo-emboliques,
 
- gynécologue : pour décider d’une contraception par implant ou stérilet, pour une mammographie de dépistage chez les patientes de plus de 50 ans.
 
- un psychiatre afin de vous proposer, si besoin, une prise en charge psychothérapeutique (traiter une dépression, stabiliser des troubles de l’humeur, éliminer une psychose ou schizophrénie qui peuvent être des contre-indications à cette chirurgie, évaluer l’isolement , la difficulté de vie du patient),
ou psychologue pour coter par tests d’échelles : anxiété, dépression, boulimie ou autres troubles compulsifs, qualité de vie,
qui vont vous informer et vous examiner. Ils vont également vous prescrire différents examens pour rechercher des comorbidités c'est-à-dire des maladies ajoutées:

  • prises de sang,
  • endoscopie oesogastroduodénale pour diagnostiquer une éventuelle hernie hiatale, un ulcère, la présence d’ hélicobacter pylori,
  • et s’il ya des antécédents familiaux de cancer colorectal : une colonoscopie,
  • radiographie pulmonaire et transit gastro-duodénal,
  • évaluation de la fonction respiratoire syndrome d’apnées du sommeil surtout s’il y a des ronflements , une insuffisance respiratoire restrictive ou autres troubles respiratoires
  • évaluation de la fonction cardiaque, troubles cardiaques, recherche de maladie coronarienne ou d’autres artères
  • test de grossesse, évaluation bucco-dentaire.

Ceux-ci ont pour buts de réaliser :

  • un bilan complet de l’obésité et de votre état de santé afin de traiter, si ce n’est déjà fait, les affections dont vous souffrez (carences nutritionnelles ou vitaminiques, diabète, hypertension artérielle, hypercholestérolémie, troubles cardiaques, syndrome d’apnées du sommeil ou autres troubles respiratoires, troubles articulaires, etc.)
  • un bilan de votre activité physique et de vos habitudes alimentaires ;
  • une information sur la grossesse et la contraception pour les femmes en âge d’avoir des enfants.

Durant cette phase de préparation, il est utile de rencontrer des patients déjà opérés.
 Entre temps le patient peut participer au groupe de parole dans le service.
 
 La discussion décisionnelle se fait à partir de tous ces éléments médicaux, de façon collégiale, en présence de chirurgiens, nutritionnistes, endocrinologues, psychiatres , psychologues et diététiciennes.
 
 Un dossier peut être mis en attente : le patient n’étant pas prêt sur le plan nutritionnel, ou bien présentant une maladie ou difficulté psychiatrique mal stabilisée.
 
Si l’option chirurgicale est accordée, la discussion s’établit autour du type de chirurgie :
- chirurgie restrictive pure : anneau gastrique ajustable, sleeve gastrectomie,
- chirurgie mixte restrictive et malabsorptive : by pass, dérivation bilio pancréatique avec ou sans duodénal Switch, Selon :
     -    l’âge du patient,
     -    ses pathologies (By pass ou Dérivation bilio-pancréatique chez le diabétique),  
     -   ses antécédents chirurgicaux
     -   son BMI (dérivation bilio-pancréatique chez l’obèse de plus de 50 de BMI),  
     -   son mode de vie (contraintes liées aux différentes techniques)
     -  le désir de grossesse ou non…
 
 La demande d’entente préalable chirurgicale est alors adressée à la sécurité sociale.
 Le patient décide avec le chirurgien.
 
Une aide pour manger mieux et bouger plus !
Très tôt, avant même l’intervention, vous devez prendre de nouvelles habitudes alimentaires et
réfléchir à une activité physique adaptée à votre état de santé, à vos goûts et à vos possibilités.
Les professionnels de santé (médecins, diététiciens, infirmières, kinésithérapeutes) sont là pour
vous aider et vous proposer différentes activités éducatives, individuelles ou collectives : ateliers
de cuisine, repas pris en commun, programmes d’activité physique…

La décision

À l’issue de la phase préparatoire, l’équipe pluridisciplinaire rend un avis qui peut être de trois ordres :

  •  l’intervention est envisageable. L’équipe vous donne alors plus d’informations sur la technique opératoire choisie. Si vous êtes décidé(e) à vous faire opérer, une date d’intervention vous est proposée et une demande d’entente préalable est adressée à votre caisse d’assurance maladie (en savoir plus : www.ameli.fr).
  • votre préparation à l’intervention n’est pas suffisante. Vous devez vous engager dans une préparation complémentaire. À son terme, l’équipe pluridisciplinaire réexamine votre demande et rend un nouvel avis.
  • la chirurgie n’est pas envisageable dans votre cas. L’équipe pluridisciplinaire vous en explique les raisons et vous propose une autre prise en charge non chirurgicale .

 

L’intervention et l’hospitalisation

Le patient est pesé la veille de l'intervention et les prescriptions de kinésithérapie et d'examen radiologique sont préparés. La mobilisation précoce et les exercices respiratoires sont essentiels a une bonne récupération post-opératoire. Le chirurgien prépare une demande d'examen radiologique (TOGD ) pour la vérification post-opératoire de l'absence de fuite ou d'anomalie du montage.

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale, généralement par coelioscopie (petits trous). Cette technique est recommandée car elle limite la douleur et permet de retrouver une activité normale plus rapidement. Dans certains cas, au cours de l’intervention, pour des raisons de sécurité, il est parfois nécessaire d’ouvrir l’abdomen (laparotomie).

Après l'intervention chirurgicale, le patient sort du bloc et reste une à deux heurs en salle de réveil  sans sonde gastrique ni urinaire. Il a une perfusion et un drain abdominal. A son réveil, le patient a une perfusion. Pour les patients les plus fragiles un séjour en réanimation est préconisé. La surveillance en salle de réveil est plus ou moins prolongée en fonction du patient.

Le lendemain de l'intervention, le patient est levé avec l'aide des soignants. Il est prévu des aérosols pour améliorer votre respiration et une kinésithérapie respiratoire et mobilisatrice à l’aide du kinésithérapeute.Le patient peut boire un peu d’eau. En cas de nausées et vomissements surtout après une sleeve, un traitement adapté est prévu. Comme toute intervention sur l’abdomen, les suites opératoires peuvent être douloureuses. Des médicaments contre la douleur vous sont donnés si besoin.

Après 2-3 jours, l'examen radiologique de vérification du montage est réalisé à J2 ou J3. En l'absence d'anomalie radiologique, le drain est retiré ,une alimentation légère est autorisée. L'alimentation est élargie par la suite selon un protocole interne au service. La diététicienne va suivre au jour le jour l'alimentation légère et mixée fournie au patient. Une feuille d'alimentation est fournie au patient qu'il doit remplir lui même.
La durée de l’hospitalisation varie de 2 à 8 jours en fonction du type d’intervention et de l’état général de la personne. Elle peut être prolongée si des complications surviennent après l’intervention.
Dans ce cas, votre chirurgien peut décider de vous réopérer en urgence.

La sortie du service est organisée le lendemain après pose d'anneau gastrique , 4 jours d'hospitalisation . après  une sleeve gastrectomie ou by-pass. L'arrêt de travail est de un mois en général ( deux à quatre semaines). Le traitement préventif des ulcères gastriques qui aide à la cicatrisation de l'estomac est prescrit pour une durée de 2 mois  ainsi qu’une supplémentation en vitamines.Un traitement anticoagulant avec contrôle des plaquettes est prescrit pour trois à quatre semaines.Lors de la sortie, les modalités du suivi seront expliquées au patient et les différents rendez vous seront pris.

L'alimentation à domicile sera fractionnée et moulinée (voire  liquide au début) pendant  quatre à six semaines puis uniquement fractionnée selon les consignes données par la diététicienne.


Se faire opérer, c’est s’engager !
L’alimentation après l’intervention

Après l’intervention, vous mangez des aliments dont la consistance est modifiée : d’abord liquide puis sous forme de purée. Progressivement, vous retrouvez une alimentation solide. Pour ne pas avoir de mauvaises surprises (vomissements, douleurs…), il est très important de suivre les conseils diététiques.

De nouvelles habitudes alimentaires !

Vous devez maintenant, et pour toute la vie :

conserver vos nouvelles habitudes alimentaires ,les principales consignes à respecter sont:

  • ingérez de petites quantités à chaque repas et mastiquez lentement ;
  • prenez vos repas assis et dans le calme ;
  • arrêtez-vous de manger dès les premiers tiraillements digestifs et dès que vous n’avez plus la sensation de faim (satiété) ;
  • ne buvez pas en mangeant (mais suffisamment entre les repas) ;
  • mangez équilibré et varié pour éviter les carences nutritionnelles et augmenter les chances de perdre du poids ;
  • conservez un apport suffisant en protéines (viandes, poissons, oeufs, produits laitiers)
  • évitez les boissons gazeuses, les boissons sucrées, les sauces et les fritures, ainsi que les sucreries et les aliments gras : leur consommation risque de compromettre la perte de poids
  •  Fractionner les repas (ajouter deux collations à 10h et 16h)
  • Favoriser les apports protidiques au dépend des graisses et des sucres


Ces nouvelles habitudes alimentaires seront adaptées à votre cas au fil du temps. Elles sont parfois contraignantes mais elles n’empêchent pas d’avoir une vie sociale (repas entre amis, au restaurant) et du plaisir à manger.

et pratiquer une activité physique régulière et adaptée à votre cas , Un exercice modéré et raisonnable . En règle générale, l'exercice doit être adapté à chaque patient selon ses goûts et ses capacités. le sport fait peu maigrir, mais il vous permet de stabiliser votre baisse de poids.

  • Marcher, Monter les escaliers. Le premier mois post opératoire il est préférable de reprendre son activité progressivement. Pendant la période d'arrêt de travail, une marche de 30 à 45 minutes est recommandée, si possible, matin et soir. Les déplacements à pied sont bénéfiques au cours de la journée en plus des deux sorties plus longues. Un effort physique plus soutenu (monter des escaliers) est possible après une dizaine de jours.
  • Nager. Les bains ne sont possibles en piscine qu'a partir de 21 jours après l'intervention. Avant, la cicatrisation cutanée n'est pas terminée et l'eau peut avoir un effet creusant sur la plaie.
  • Favoriser un exercice doux..Les programmes de Fitness adaptés au patients en surpoids sont conseillés en évitant un exercice physique trop intense. Il est préférable de commencer doucement et de répéter l'exercice plusieurs fois par jour....et prolongé
  • L'activité idéale est la marche. trouvez des moments pour marcher chaque jour. Descendez des transports en commun une ou deux stations avant l’arrivée, garez vous à quelques kilomètres de votre lieu de travail, prenez l'escalier quand vous avez peu d'étages à monter....Achetez un podomètre dans un magasin de sport , petit appareil qui compte vos pas et qui se fixe à la ceinture. Essayez de faire 10 000 à 12 000 pas par jour. Cette reprise de l’activité physique doit être très progressive. Plus vous perdrez du poids, plus cela vous semblera facile, profitez en pour augmenter la durée de votre activité physique.
  • Il faut savoir que les graisses sont utilisées qu'à partir de 30 minutes d'exercice (avant les sucres rapides servent à l'effort). Tout exercice au delà des 30 minutes est donc très profitable en terme de perte de poids. L'effort a également un effet "satiétogène" c'est à dire que votre appétit sera diminué par l'exercice.
  • Les séances de Kinésithérapie. Pour faciliter et accélérer la récupération, le chirurgien peut être amené à vous prescrire des séances de kinésithérapie motrice. Ces exercices contribuent à restaurer le capital musculaire du patient et sont possibles dès la deuxième semaine post opératoire.

    La prescription est en général de 3 séances hebdomadaires pendant un à deux mois. Le kiné joue alors le rôle d'un "coach" sportif et peut conseiller efficacement le patient pour tout ce qui concerne l'activité physique. Après la disparition des douleurs abdominales, une rééducation de la sangle abdominale pourra être débutée. Ces séances contribuent à raccourcir la durée d'arrêt de travail des patients et à permettre une reprise d'activité plus rapide pendant la phase d'amaigrissement.
  • Le recours a des centres spécialisés en réadaptation nutritionnelle. Certains centres ont acquis, devant la recrudescence de l'obésité, des compétences en nutrition plus particulièrement orientés vers les patients obèses qui ont recours à la chirurgie.

Dès les premières semaines après l’intervention

Chez la plupart des patients :

  • le poids diminue : la perte est rapide les premiers mois puis elle ralentit. Généralement, elle est maximale au bout de 12 à 18 mois. Au-delà, une reprise de poids modérée est possible ;
  • les affections associées à l’obésité régressent (ex. : diabète). Le traitement du diabète sera allégé très rapidement avant même l’amaigrissement  dans         les chirurgies mixtes, Le traitement de l’hypertension artérielle sera modulé , celui des maladies  thyroïdiennes      surveillé.
  • consultation pneumologique car rapidement la plupart des patients peuvent se passer de l’assistance ventilatoire,
  • mise en route d’une rééducation musculaire globale, à sec ou en piscine, et par une activité physique quotidienne, afin de maintenir un index de musculaire  supérieur  à 9 chez la femme, 11 chez l’homme.
  • consultation psychiatrique ou réévaluation psychologique : en effet cette métamorphose corporelle induit un changement de vie, de place au regard des autres et un questionnement sur la propre identité du patient, il passe du trop à autre chose qui peut être du plaisir mais aussi du trop peu ou du manque ; une bascule psychique est à surveiller.
  • participation au groupe de parole: pour un accompagnement dans ce changement parfois euphorique au début, difficile ensuite, pour trouver d’autres moyens d’exister, pour accepter d’autres bénéfices, 
  • bien sûr consultations chirurgicales, post opératoires et annuelles.

être suivi(e) régulièrement par l’équipe pluridisciplinaire qui a réalisé l’intervention, en liaison avec votre médecin traitant (au moins 4 consultations la première année avec un membre de l’équipe pluridisciplinaire puis au moins une consultation par an). Ces rendez-vous ont 6 objectifs principaux :

  • évaluer votre perte de poids ;
  • Vérifier que vous êtes en bonne santé, repérer et prendre en charge les éventuelles complications chirurgicales et carences nutritionnelles qui peuvent survenir très tôt après l’intervention ou plus tardivement ;
  • adapter, si besoin, les traitements que vous prenez : certains médicaments peuvent être moins bien ou plus du tout assimilés après intervention malabsorptive alors que d’autres peuvent ne plus être nécessaires à plus ou moins court terme grâce à l’amaigrissement obtenu ;
  •  vérifier que vous vous êtes bien adapté(e) aux nouvelles habitudes alimentaires et d’activité physique, et vous aider à résoudre les difficultés quotidiennes ; dépister les éventuels problèmes psychologiques liés au changement du corps et vous proposer, si besoin, un suivi adapté ;
  • La perte de poids modifie le corps et son apparence : cela peut entraîner un bouleversement psychologique plus ou moins facile à gérer. Une période d’adaptation au changement est normale et nécessaire pour vous-même et votre entourage. Si vous le souhaitez ou si votre médecin l’estime indispensable, vous pouvez être aidé(e) par un psychologue ou un psychiatre.
  • vous proposer, si nécessaire, une intervention de chirurgie réparatrice pour supprimer l’excès de peau qui persiste à certains endroits après avoir maigri (seins, ventre, bras et cuisses) ;

dans la plupart des cas, prendre chaque jour des suppléments en vitamines, en minéraux et en oligoéléments (par voie orale ou parfois, par injection).


Ne pas prendre ces suppléments peut provoquer des carences nutritionnelles et des complications neurologiques graves. Il est conseillé de réaliser régulièrement un bilan biologique nutritionnel et vitaminique.

N’oubliez pas de signaler à tous les médecins que vous serez amené(e) à rencontrer que vous avez bénéficié d’une intervention chirurgicale de l’obésité.