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Les pubalgies

Publié dans Chirurgie viscérale et digestive

Introduction

La pubalgie est une douleur de la région pubienne qui survient chez le sportif, plus souvent chez le footballeur, mais qui peut survenir dans tous les sports chez l'homme et chez la femme (danse et gymnastique). La pratique d'un travail musculaire approprié peut en prévenir l'apparition.

Il existe deux types de douleurs :

  • l'une correspond aux insertions sur le pubis, des muscles de la partie interne de cuisse : c'est la pubalgie des adducteurs
  • l'autre correspond aux insertions des muscles abdominaux sur le bassin : c'est la pubalgie pariéto-abdominale.

[ HERNIE14 ]


Avant de traiter les pubalgies, il faut éliminer les douleurs de voisinage :

  • La douleur médiane pubienne osseuse avec des images radiologiques de lésion osseuse, qui est rare.
  • La douleur externe, en dehors sur le bassin, qui correspond à une tendinite d'insertion du droit antérieur.
  • Les douleurs de la hanche.

 

la pubalgie des adducteurs :

Elle siège en dedans de la racine de la cuisse. Son début est brutal, le plus souvent après un mouvement d'écartement de la cuisse sur le muscle en contraction, alors que l'échauffement n'a pas été suffisant. La lésion étant faite, la douleur surviendra dès la mise en tension des muscles. Son diagnostic est fait à l'examen clinique et sera confirmé à l'échographie et l'I.R.M. Elle peut correspondre à trois types de lésion  au niveau du muscle moyen adducteur

  • soit au niveau de l'insertion sur l'os : il s'agit d'une tendinite d'insertion,
  • soit au niveau du tendon : il s'agit d'une tendinite vraie
  • soit au niveau de la jonction tendon-muscle : il s'agit d'une déchirure musculo- tendineuse.

Pour ces trois types de lésion, le traitement, dans un premier temps, est le repos, les anti-inflammatoires , le glaçage et la physiothérapie. Secondairement si l'évolution n'est pas favorable :

Tendinite d'insertion : Si la douleur persiste malgré le repos, le traitement médical bien conduit et les étirements, il faudra réaliser une infiltration de corticoïde au niveau de l'insertion osseuse pubienne.

Tendinite vraie : Le repos, le traitement médical, les massages transversaux profonds et les étirements permettent une bonne récupération. En dernier recours, après l'échec des traitements habituels, on peut proposer un geste chirurgical d'allongement sur le moyen adducteur.

Déchirure musculo-tendineuse :
La période de repos et la physiothérapie vont permettre la cicatrisation des lésions et la reprise des étirements.

Insistons sur la prévention de ces tendinites, par :

  • les échauffements avant les entraînements et les compétitions,
  • les étirements avant et après l'exercice sportif,
  • la progression dans les entraînements et les compétitions, surtout
  • chez les jeunes,
  • le choix du terrain : un sol dur pouvant être responsable du début des troubles.

 

La pubalgie pariéto-abdominale :

Elle correspond à deux types de lésions :

1/ Parfois la douleur est médiane sur le pubis : il s'agit d'une tendinite d' insertion des grands droits. Ce type de lésion sera traitée comme une tendinite d'insertion avec, en dernier recours, une infiltration de corticoïde dans l'insertion osseuse.

2/ Ailleurs la douleur siège au niveau de l'aine, elle apparaît

  • soit progressivement après l'effort pour devenir, petit à petit, permanente et invalidante.
  • soit brutalement pendant l'effort avec sensation de déchirure et réapparaît après chaque période de repos.

Elle est augmentée :

  • par la toux,
  • par la poussée abdominale et,
  • par les séances de musculation abdominale.

Elle se situe à l'endroit où pourrait survenir une hernie inguinale. La douleur irradie parfois vers la face antérieure de cuisse , le testicule et le périné.
A l'examen, la palpation de l'orifice profond du canal inguinal, en suivant le cordon spermatique, permet de retrouver cette douleur au dessus l'arcade crurale.

La pubalgie d'origine pariéto-abdominale siège en dehors de l'orifice profond  du canal inguinal. Cette pathologie douloureuse inguinale est l'équivalent d'une déchirure musculaire. Elle n'est pas l'apanage du sportif de haut niveau. Elle peut survenir dans les deux sexes et à tout âge.

Rappelons que, normalement, l'orifice inguinal profond est obturé et sous-tendu par le fascia transversalis, qui sert d'amortisseur entre les muscles larges de l'abdomen et la cuisse. Cet orifice est ovoïde, le fascia transversalis est bien tendu, toute tension sur le tendon conjoint (petit oblique et transverse) se répartit sur l'arcade crurale par l'intermédiaire du fascia transversalis. Si celui-ci est distendu et que l'orifice s'agrandit, les forces de tension du conjoint ne se répartissent plus sur l'arcade crurale, mais en dehors où il n'existe pas d'adhérence anatomique vraie : c'est la zone de faiblesse. Il se crée alors un foyer de déchirure permanent qui réapparaît à chaque effort.

Ce type de douleur a longtemps été appelé "pointe de hernie", car il existe une douleur mais l'examen ne retrouve pas de hernie. La cure chirurgicale consiste  à retendre l'orifice inguinal profond, permettant une bonne répartition des insertions pubiennes des muscles larges de l'abdomen.

Cette intervention chirurgicale nécessite une courte hospitalisation et le suivi d'un protocole de rééducation sur huit semaines avant la reprise de la compétition.